Alors que, en 2023, les conditions du marché ont été difficiles pour bon nombre de sociétés de capital de risque et que ces difficultés se sont répercutées sur le volume des transactions dans leur ensemble, pour Raven Indigenous Capital Partners, le niveau d’activité au deuxième semestre de 2023 a été l’un des plus actifs qu’elle n’ait jamais connu et, depuis, il n’a cessé de s’intensifier.
« Pour nous, 2023 a été une année très contrastée », relate Stephen Nairne, directeur des investissements chez Raven Indigenous Capital Partners, société établie à Vancouver. « Les conditions du marché, qui avaient commencé à subir une correction en 2022, se sont détériorées, puis tout s’est arrêté. Pour la première fois de notre histoire, nous n’avons réalisé aucun investissement au cours des deux premiers trimestres de 2023. Toutefois, nous nous préparons maintenant à ce qui sera, je pense, une année chargée. »
Au cours de la deuxième moitié de 2023 et du premier trimestre de 2024, Raven Indigenous Capital a constaté une « véritable réouverture » du marché de l’investissement.
« Le quatrième trimestre de 2023 a été le plus actif de l’histoire de Raven Indigenous Capital Partners en termes de réalisation d’investissements, et cela s’est poursuivi », continue Stephen. « Nous avons six transactions en cours ce trimestre, nous avons donc définitivement constaté un changement. Les fondateurs sont à la recherche de capitaux et les investisseurs en capital de risque ont également accumulé beaucoup de réserves liquides et sentent qu’il y a une pression pour leur déploiement. »
Les fondateurs d’entreprises dépoussièrent les plans de croissance qu’ils ont préparés en 2022 et sont prêts à se remettre au travail.
« Je ne pense pas que nous soyons différents. Nous adoptons une attitude très proactive en ce début d’année », ajoute Stephen.
Raven Indigenous Capital Partners est un fonds indépendant actif dans divers domaines, notamment les technologies de la santé et d’autres domaines à forte croissance. L’année dernière, il a réalisé des investissements dans des entreprises spécialisées dans l’IA et la science des données, ainsi que dans les technologies éducatives recourant à des plateformes d’apprentissage adaptatif ainsi qu’à la réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV) pour améliorer l’apprentissage.
« Au centre de tout ce que fait Raven, il y a la volonté de faire progresser le bien-être des peuples autochtones. Nous assistons à la réémergence de l’entrepreneuriat en tant que voie vers l’autosuffisance et la souveraineté économique pour les peuples autochtones, et les entrepreneurs autochtones, en particulier les femmes, sont présentes dans de nombreux domaines non traditionnels et créent des entreprises évolutives qui sont non seulement rentables, mais aussi transformationnelles. »
« C’est vraiment passionnant de jouer un rôle modeste, mais catalytique, à Raven, dans la revitalisation de l’économie autochtone et de diriger une partie du travail sur la réconciliation économique », ajoute-t-il.
Au cours des cinq dernières années, Stephen a constaté l’incroyable résilience des fondateurs d’entreprises autochtones.
« Je pense qu’ils sont particulièrement bien préparés à faire face à l’adversité. Nous l’avons constaté pendant la COVID, où bon nombre de nos fondateurs ont été en mesure de se réajuster très rapidement. Nous n’avons pas perdu une seule entreprise pendant la COVID », précise-t-il.
Perspectives pour l’année à venir
À l’heure actuelle, Raven travaille sur huit opérations, dont six avec des fondatrices d’entreprises. « Plus de la moitié des fondateurs d’entreprises avec lesquels nous faisons affaire sont des femmes, ce qui n’est le cas dans aucun autre secteur de l’investissement », déclare Stephen. Par exemple, RaceRocks, une entreprise offrant de la formation recourant à la RA/RV, a été fondée par Anita Pawluk en 2010. Elle vend la technologie de l’entreprise aux secteurs de l’aérospatiale et de la défense.
Raven a également investi dans les vêtements et les cosmétiques durables, ainsi que dans le logement abordable.
« Il y a toute une série de domaines dans lesquels nous voyons beaucoup de besoins et où nous avons trouvé des entrepreneurs et des équipes dirigeantes autochtones. Il est passionnant de voir combien de ces postes sont occupés par des femmes autochtones. D’après les statistiques, les femmes représentent généralement 2 à 3 % du financement par capital de risque. Pour nous, c’est plus de 50 % », déclare Stephen.
Pour l’heure, l’accent est mis sur les fondamentaux des entreprises, mais sous peu il le sera à nouveau sur la croissance.
« Nous n’en sommes pas encore au point où l’accent est à nouveau mis complètement sur la croissance », précise Stephen. « Nous observons actuellement un flux d’opérations de très grande qualité. Nous construisons activement notre équipe et notre stratégie aux États-Unis. Notre fonds est un fonds nord-américain, qui investit principalement au Canada, mais nous avons maintenant trois personnes aux États-Unis et nous nous concentrons sur le développement de cette équipe. »
Travailler avec Osler
Raven Indigenous Capital travaille avec Osler depuis le moment où Stephen a rencontré pour la première fois Ed Vandenberg, associé aujourd’hui à la retraite.
« J’ai rencontré Ed lorsque je gérais des fonds de capital de risque en Afrique. Ed nous a aidés à constituer un fonds, mais il représentait également une autre partie dans le cadre d’une opération de placement secondaire. En Ed, j’ai trouvé une personne pratique, humble et orientée vers les solutions. Il a été mon point d’entrée et lorsque nous avons créé Raven, Ed m’a présenté à Justin Young [associé du groupe Sociétés émergentes et à forte croissance de Vancouver], et l’expérience a été la même », confie-t-il.
« Justin est calme, créatif et axé sur les solutions. Je sais qu’il m’offrira des conseils pratiques basés sur son expérience vécue dans ces situations », dit-il. « Justin, Manveer [Manveer Bisla, sociétaire du groupe Sociétés émergentes et à forte croissance du bureau de Vancouver] et Ed se sont retrouvés dans de nombreuses situations difficiles, où ils se sont efforcés d’écouter et de comprendre ce que signifiait la réconciliation. Laura Webb [associée du bureau de Vancouver] est arrivée après le départ à la retraite d’Ed et nous avons également développé une bonne relation de travail avec elle. »
Conseils aux fondateurs d’entreprises
Pour l’année à venir, Stephen conseille aux fondateurs de se concentrer sur les fondamentaux et de contrôler les coûts.
« L’une des choses que nous avons toutes apprises, c’est qu’il faut s’assurer que les entreprises soient suffisamment capitalisées pour les 12 à 18 prochains mois au moins. Beaucoup d’entreprises sont passées par des tours de financement relais, et nous sommes donc très attentifs à la gestion des progrès accomplis en vue de la réalisation des objectifs », explique Stephen. « Nous avons vraiment travaillé avec nos fondateurs pour contrôler les coûts qui ne sont pas associés à la croissance et à la rentabilité. »